J' Y AI ETE - Man , retour auprès des chutes

J'ai découvert les cascades naturelles de Man enfant , lors d'une colonie de vacances.
Je me souviens encore de nos yeux émerveillés face aux chutes magnifiques des cascades , notre frayeur à l'idée de traverser ce pont qui se mettait à tanguer une fois que nous étions arrivés au milieu.
Je me souviens surtout d'un endroit verdoyant , d'une végétation luxuriante et du ciel toujours gris de la ville de Man.

17 ans après , le boulot m'envoie à Man.Je ne vous cache pas mon excitation de redécouvrir avec des yeux d'adultes cet endroit qui m'a mis des étoiles pleins les yeux pendant des mois et de mois.J'ai envie de le revoir avec un regard neuf , de voir ce qui a changé , de voir ce qui est en train d'être fait pour qu'il soit de nouveau accessible.

A peu près à 1 km de Man , en prenant la sortie vers Biankouma , on accède à la voie escarpée qui conduit vers ledit lieu.Idéalement , un 4*4 est le véhicule idéal pour la pratiquer , sinon une voiture robuste peut y venir à bout.Le ciel de Man est comme dans mes souvenirs , toujours un peu grisâtre.
En pleine saison sèche dans presque tout le pays , nous y avons eu droit à de petites pluies !



Après quelques minutes de soubresauts , nous arrivons à l'entrée des cascades.
La peinture des différents visuels a été rafraîchie , c'est déjà bon signe.



Pour accéder au site , on s'acquitte de 200 F auprès d'un jeune guide très sympathique et volubile.
On peut ensuite emprunter long escalier pour accéder au site qui est en fait un niveau un plus bas.
La remontée n'est pas de tout repos !

Le spectacle est magnifique.
Une végétation luxuriante , les bruits de la nature qui se mêlent au calme de l'endroit.
Mes souvenirs sont encore intacts jusque là.

Nous atteignons le petit pont de lianes construit dans la cascade.
Nous en tentons tant bien que mal la traversée , mais trop peureuses , nous restons à quelques mètres du bord.

Le guide , originaire du village voisin de Zadepleu , nous explique comment est construit le pont.

Quelques pas plus loin , nous découvrons des emplacements vides , qui attendent d'être réhabilités ou exploités.

Petit détour par le fromager ou les visiteurs du lieu -amoureux ou pas- ont pour coutume de graver leurs noms.

Enfin , nous arrivons face aux cascades.
Elles me paraissent moins majestueuses du coup.
Il faut dire qu'avec la saison sèche , le niveau de l'eau est bas , ce qui enlève un peu le "prestige" de l'endroit.


Au sortir de l'endroit , je reste quelque peu déçue.
Les étoiles que j'avais dans les yeux se sont éteintes , comme l'animation qui régnait dans cet endroit.
A part la cascade et le petit pont de lianes , rien à voir , rien d'autre à y faire.
Des emplacements existent ça et là pour permettre aux visiteurs de se restaurer , mais ce n'est pas assez.
On pourrait y installer un snack et une buvette , des vestiaires et une boutique de souvenirs pour les visiteurs.
Côte d'Ivoire Tourisme a du boulot à y faire.

J'espère qu'on les verra très bientôt à l'oeuvre , si ce n'est pas déjà en cours !



Nous remettons le cap sur la ville de Man , où nous séjournons.
Il s'agit du centre d'accueil et d'hébergement Béthanie qui est une propriété de l'Archevêché de Man.
Un bel endroit , mais qui gagnerait à se "réveiller" un tout petit peu : certaines installations sont vétustes : prises électriques d'un autre âge , sanitaires défraîchis...etc.









Un peu de shopping pour les souvenirs , et nous quittons la ville .



Au terme de ce séjour , mon ressenti est plutôt mitigé : joie , tristesse , frustration , colère.
Aujourd'hui , Man est une ville qui est comme figée dans le temps.
La guerre a faitt fuir la plupart des opérateurs économiques , mais aussi l'administration qui s'est heureusement progressivement remise en place.La ville est sinistrée.Je l'ai revue , le cœur brisé.Je me souviens encore des beaux moments que nous y avions passé enfants.
Man est sale , les rues sont à refaire , presque tout est à refaire.


Ou sont ses cadres ?
Man n'a t-elle pas de cadres vivant à Abidjan et à l'étranger ?
Tous ne sont pas chômeurs.Certains gagnent bien leur vie et sont même aujourd'hui à de hauts postes de responsabilités.
Aujourd'hui que faites vous pour votre région , pour Man ?
Faut-il rester là à attendre sans cesse les bailleurs de fonds ?


Pour ma part , je reste persuadée que c'est le tourisme qui fera sortir Man de sa léthargie.
Mais tourisme rime avec urbanisation , sécurité et infrastructures d'accueil.

Je pense retourner aux cascades après la saison des pluies , les chutes seront encore plus belles , et le paysage encore plus époustouflant.
D'ici là , j'espère que chaque acteur y aura joué sa partition , afin de donner à l'endroit son charme d'antan.
Les potentialités sont énormes , ce serait un gâchis de le laisser tel quel !



Je rédige cet article en pensant fortement à Auguste Mahan , mon intrépide chauffeur ,  grognon mais plein de malice qui m'a conduite lors de mes différents déplacements à l'intérieur du pays.
Originaire de Man , il s'est éteint quelques jours après notre retour sur Abidjan.

Commentaires

  1. Merci pour ce récit et pour les photos... Je n'y suis jamais allée donc je t'accompagnerais bien la prochaine fois!

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